Bilan des marchés financiers à fin mars 2021
Le premier trimestre 2020 se finit en beauté sur de nombreuses places financières. Seules exceptions, les valeurs dites de croissance (principalement les « Technologiques ») et les places des pays émergents connaissent une baisse sensible.
- Le CAC 40, indice parisien, retrouve enfin son niveau d’avant crise (~ 6.100 points).
- En seulement 13 mois, la chute de l’indice de 40% a été recouvrée !
Au demeurant, le véritable gagnant des indices reste, comme souvent, l’indice américain (SP 500) avec une hausse continue de 82% depuis son point le plus bas, en février 2020 et un débordement post-crise de 18%…
L’année 2021 a donc commencé par la poursuite de la hausse de 2020, portée par les mêmes facteurs :
- L’avancée spectaculaire des vaccinations en Israël, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne renforçant le scénario d’un rebond économique mondial en 2021… confirmé par un indice de confiance des agents économiques à un haut niveau ;
- Cet optimisme a été renforcé par l’élection d’une majorité démocrate au Sénat américain et la perspective d’un plan de soutien budgétaire très ambitieux ;
- Enfin, les liquidités (grâce aux banques centrales et au maintien des taux obligataires toujours très bas) ont continué d’affluer vers les investissements gagnants de 2020 ; et notamment les sociétés à forte croissance des secteurs de la technologie et de la transition énergétique, en dépit de leurs valorisations élevées.
Mi-Février, l’environnement a brusquement changé. Plusieurs instituts d’analyse économique ont publié en quelques jours de fortes révisions à la hausse de leur scenario de croissance américaine en 2021, vers une accélération à 6.5% (record depuis 1983!) contre 3.9% attendus en début d’année. C’est la perspective du succès du plan Biden au Sénat qui a motivé cette évolution (1 900 mds USD à dépenser quasi-intégralement cette année). Mais derrière cette forte croissance s’est rapidement profilé le risque attaché à un tel scenario, celui du retour d’une inflation proche de 2% aux Etats-Unis.
Ce retour de l’inflation dès cet été conduit alors à deux questions :
- l’inflation attendue à 2% n’est-elle pas sous-estimée ?
- Si l’inflation revient aussi rapidement, ne traduit-elle pas le réveil de forces sous-jacentes nouvelles (envolée des prix des matières premières, pénurie de produits intermédiaires dans de nombreuses filières industrielles désorganisées par la Covid, ,…) qui rendraient cette inflation durablement plus élevée ?
Il n’y a pas encore de réponse à ces questions mais on en voit déjà leurs effets sur les marchés financiers :
- remontée des taux 10 ans à 1.70% aux Etats-Unis, autour de 0% en France,
- baisse des compartiments de marché les plus valorisés (Technologiques principalement) car les plus sensibles à la remontée des rendements long terme
- et surperformance des valeurs cycliques et des banques qui profitent en général de la remontée des taux d’intérêt.
- Baisse des indices des pays émergeants très sensible à la remontée du dollar (+4.1% par exemple contre l’Euro).
En conclusion..
Perspectives pour le prochain trimestre
Ce risque inflationniste, réel ou simplement perçu, commence à perturber les investisseurs. Il est difficile à mesurer car il est au croisement de forces déflationnistes anciennes (vieillissement démographique, impact de la technologie, chômage élevé) et reflationnistes récentes (intensité de la reprise, tensions sur les métaux du fait de la transition énergétique, politique Biden de réduction des inégalités)
- La remontée des taux d’intérêt, avec une faible visibilité sur son issue, en niveau et en timing, laisse supposer que le meilleur de la reprise économique commence à être intégré dans les cours de bourse actuels.